Georges Martel est décédé le mardi 27 août, à l’âge de 80 ans. Il était un des fondateurs de la Convention pour la 6° République (C6r) en décembre 2001. Il en était resté un pilier indéfectible : membre du Conseil d’administration depuis les origines, il en était aussi le secrétaire général, fonction dont il a demandé à être déchargé en juin 2024 quand ses ennuis de santé sont devenus trop lourds.
Il fut un militant inlassable de l’union de la gauche et du renouveau du Parti socialiste. A l’issue de Mai 1968, il avait adhéré à la SFIO et, avec Jean Poperen œuvré à la refondation d’Epinay en 1971. Il fut à plusieurs reprises membre du Conseil national du nouveau parti et vice-président de l’importante Commission des conflits. Très attentif au respect de la démocratie interne et de ses règles, il travailla ainsi à la production d’un corpus de règles (telle la convention collective des permanents du parti) susceptibles de discipliner des pratiques souvent liées à l’influence excessive des élus.
Si bien que Lionel Jospin lui demanda, après la victoire de François Mitterrand en 1981, de rejoindre le siège, rue Solférino. Il devient alors « délégué aux entreprises », chargé de développer l’implantation socialiste dans les lieux de travail. Il en avait une expérience certaine puisqu’il avait été très tôt délégué CGT du personnel, puis permanent syndical au Crédit Lyonnais, où il était entré dès l’âge de 18 ans.
Sujet à de sérieux problèmes de santé, il part en pré-retraite en 2003 et s’installe en Corrèze où il continue de se battre, avec le courant animé par Arnaud Montebourg, dans la Fédération du Parti socialiste. C’est aussi celle de François Hollande. Contre ce dernier, il soutient Martine Aubry aux primaires ouvertes de 2011. Après l’investiture du premier, il quitte le PS sans plus attendre.
Il poursuivra une activité inlassable, en particulier à chaque occasion de mobilisation populaire (telle la campagne du référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris en 2019). Il le fait avec une association « Cap à gauche 19 » initiant de nombreux débats publics et publiant de la documentation pour « des militants de gauche attachés à une certaine idée de progrès dans une République moderne (…) La gauche doit retrouver vigueur et cohérence en offrant une vraie perspective politique, un nouveau contrat social ». (Etre de gauche aujourd’hui. 2017).
Inquiet d’une perte des repères dans le monde des militants, il persévère dans le soutien à des courants socialistes comme la Gauche Démocratique et Sociale animée par Gérard Filoche.
Sa fidélité à la C6r, jusqu’à l’obstination en dépit de la maladie, restera un témoignage de la valeur d’un engagement démocratique pour les générations futures.
Paul Alliès, président de la C6R.