De : contretempsinfo contretempsinfo
Objet : [contretempsinfo] Pour une 6 République
Répondre à : contretempsinfo-owner@yahoogroups.com
Pour une VI République
Antoine Artous
L’article ci-dessous est paru dans Rouge, organe de la LCR française, du 20 juillet 2006. Il se situe dans la lignée de « Peser sur l’émergence d’une autre Europe » (2003), publié, avec une introduction) dans Contretemps WE,
http://www.contretemps.eu/interventions/peser-sur-lémergence-dune-autre-europe
. Il s’agit de systématiser une logique de ruptures démocratiques, y compris dans leurs aspects institutionnels et d’accorder une place centrale, mais pas exclusive, aux assemblées élues sur la base du suffrage universel. Entre temps avait été rédigé Le Manifeste de la LCR qui traitait, entre autres, cet aspect des choses et que cite l’article. Au demeurant des débats s étaient développés dans la Ligue depuis pas mal de temps ; voir, par exemple Le Cahier de Critique communiste « Marxisme et démocratie » (Syllepse, 2003). Cela dit l’intérêt de l’article n’est pas seulement de montrer que l’histoire de la Ligue est plus complexe qu’on ne le dit parfois. Il tient à son actualité dans une conjoncture où, cette fois, crise sociale et crise politique sont étroitement imbriquées et où deux voies sont ouvertes. Soit des réformes plus ou moins timides par le haut, soit la mise en route d’un processus constituant populaire et démocratique, à travers la convocation d’une constituante. Certes tous les problèmes ne sont pas abordés, Le Manifeste de la LCR traitait d’ailleurs du droit de vote des immigrés et de la place des femmes, mais l’essentiel des ruptures démocratiques nécessaires sont bien soulignées.
D’une part l’indispensable remise en cause de l’autonomisation de l’exécutif par rapport aux assemblées élues. ll ; c serait paradoxal ( c’est un euphémisme..) de parler d’une VI République « participative » et/ou autogestionnaire, tout en maintenant l’élection du Président au suffrage universel.
D’autre part l’autonomisation des élus par rapport à la masse de la population en revendiquant pour les élus un salaire « moyen » (ce qui n’est pas tout à fait la question du patrimoine) et la possibilité de révocabilité des élus. Dans la phase actuelle, cette crise politique s’exprime de façon multiforme, notamment par une poussée électorale des votes « extrêmes » et/ou une volonté de « contrôle social » des « élites », mais on ne pourra éviter les batailles pour une démocratisation radicale du pouvoir politique. Sous cet angle, la France est un test.