C6R
Convention pour la 6ème République

Accueil > Quelle VI° République et comment y parvenir ? > L’Assemblée Générale statutaire de la C6R a procédé au renouvellement des (…)

L’Assemblée Générale statutaire de la C6R a procédé au renouvellement des instances dirigeantes et adopté trois axes d’orientation pour ce mandat de trois ans.

lundi 30 octobre 2023, par Bernard VIVIEN

La C6R a tenu son Assemblée Générale statutaire le 28 septembre 2003 à Paris, avant le débat co-organisé avec Mediapart. L’assemblée générale après avoir entendu et adopté le rapports financier et de gestion du trésorier, ainsi que le rapport moral et d’orientation du Président qui a donné lieu à de nombreux échanges. La séance a été levée après avoir procédé au renouvellement du conseil d’administration et du bureau.
Nous publions ci-dessous le procès-verbal de cette assemblée générale qui vous permettra de connaitre les responsables de l’association et ses orientations pour les quatre années à venir.
N’hésitez pas à nous rejoindre.
Bernard Vivien

Le président Paul Alliès, a rendu d’abord hommage à François Colcombet, président de l’association de 2003 à 2009, décédé le 3 avril 2023 à l’âge de 85 ans. L’assemblée a observé une minute de silence.
L’assemblée a ensuite entendu le rapport financier et de gestion du trésorier avant de lui accorder son quitus.
Le président a présenté ensuite son rapport moral et d’orientation, établi dans un texte mis en circulation dans l’association au cours des mois précédents. La discussion qui a suivi en AG, a manifesté un accord général, tant sur les éléments du rapport écrit, que dans les échanges verbaux. Ont émergé les trois sujets suivants :

1 - La nécessité de persévérer dans le combat pour une 6° République, donc dans la nécessité de changer de république et pas seulement la V° République.
Ce qui est validé par deux phénomènes :
1) l’idée d’une faillite du régime en place est de plus en plus partagée dans les rangs de la/des droites. Si bien que le RN risque d’apparaître comme le dernier défenseur de celui-ci ; rôle dans lequel campe Marine Le Pen depuis sa première campagne électorale en 2012 (occultée par une menace référendaire contre la jurisprudence du Conseil Constitutionnel sur les droits fondamentaux). Cette sorte de confusion encourage d‘ores et déjà les bricolages autour d’aménagements du « système » dépourvus de la moindre conséquence systémique contre sa dangerosité. Leur dénonciation sous cet angle sera notre mission dans les quatre ans qui viennent.
2) l’’inscription de la revendication d’une 6° République au programme et même au fronton de la NUPES, tend à la promouvoir comme un objectif central mais improbable, inaccessible et mal défini. Le silence quasi-total observé à gauche sur la mise en pratique d’une Constituante au Chili et son grave échec, est éloquent. De même que l’avènement en Italie d’un gouvernement se revendiquant ouvertement du fascisme, sans qu’un an après un processus de normalisation républicaine, la gauche en ait tiré des conclusions significatives pour la France. Cette déconsidération paradoxale de l’aspiration à un changement de régime fantasmé, devrait entrainer pour nous, de nouvelles tâches (pour exemple, le débat qui suit cette AG, organisé avec Mediapart sur le thème « Passer à la 6° République : le mode d’emploi », confrontant des constitutionnalistes et des députés de la Nupes).

2 - La nécessité d’actualiser nos propositions tant en ce qui concerne l’institutionnalisation démocratique que les modalités du passage à une 6° République.
1) l’institutionnalisation évoque de nouveaux objets et de nouvelles formes de la question démocratique. Les espaces de délibération qu’elle requiert appellent une clarification : les apories de la démocratie participative (les « assemblées citoyennes », le tirage au sort...) contre l’usure de la représentativité, s’accumulent au gré de leur expérimentation sans produire de cadres nouveaux. L’ « échelon local » est un niveau spécifique de l’épreuve démocratique dont la décentralisation telle qu’elle est, ne dit toujours pas grand chose. Comme nous l’avons fait durant la séquence des Gilets jaunes, nous devons exercer une veille sur ces sujets.
2) l’incarnation de notre projet de passage à un nouveau régime à « droit constant » se réalisait dans l’élection présidentielle et en était la condition de son acceptation institutionnelle. Les choix récents d’Arnaud Montebourg, qui plus est les silences ou déclarations de « présidentiables » sur ce point, laissent entièrement béante la résolution de cette question d’ici la prochaine échéance en 2027.

3 - La nécessité d’élargir nos cadres de réflexion.
Nous vivons sans doute une transition majeure rythmée par des désastres climatiques, économiques, sanitaires. Ils font passer nos sociétés à un niveau de non-gouvernabilité inédit (ce que certains appellent « l’interrègne ») dont la politique offre le spectacle d’une décomposition avancée. On peut y voir l’opportunité d’un retour sur la notion même de république, distincte de l’histoire démocratique. La tentation se présente alors d’élargir notre intervention à des cadres de revendications de tous ordres. Dans le temps qui est celui du mandat de la nouvelle administration de notre association que nous élisons aujourd’hui (les 3 ans qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle), nous ne saurions oublier le contexte de cette fin d’un macronisme erratique : une crise profonde de légitimité démocratique (la réforme des retraites), une instrumentalisation opiniâtre du racisme et de la xénophobie (le projet de loi sur l’immigration), un autoritarisme où le pouvoir n’a plus les moyens de refuser quoi que ce soit à ses polices (y compris contre les journalistes), un recul méthodique des garanties des libertés fondamentales à la moindre occasion (terroriste ou sportive).

Quelle que soit la configuration de la présidentielle de 2027, cette régression politique entretient l’accoutumance à une catastrophe déjà tant de fois annoncée. C’est en réveillant le désir d’une action centrée sur l’avènement d’un régime véritablement démocratique, seule garantie d’un Etat de droit contesté jusque dans ses principes, que nous serons fidèles à notre histoire et à notre engagement.

Il est procédé ensuite à l’élection des instances statutaires de l’association.

 Le Conseil d’administration (CA) de 20 membres  : ALLIES Paul, BAURY Michel, BIGDADE Habiba, BOUDON Jean-Michel, CALA Charles, CALVO Michel, CARITEAU-BENOIT Françoise, CARITEAU Gérard, COLLIN Jean-François, CUJIVES Didier, JOUEO Bernard, FOUILLLOUSE Véronique, LEFEBVRE Jean Paul, LUCAS Bruno, MARTEL Georges, MOURIES Frédéric, PALACIN John, PRZILUDSKI Valentin, VARGAS Loreto, VIVIEN Bernard.
Tous les membres dont élus à l’unanimité. Le président félicite les nouveaux membres.

 Le CA élit le bureau (à l’unanimité) : Président : Paul Alliès, Secrétaire général : Georges Martel, Secrétaires généraux adjoints : Habiba Bigdade, Bernard Vivien, Charles Cala. Trésorier : Michel Calvo. Trésorière adjointe : Véronique Fouillouse.

La séance est levée à 17h30. Le débat public C6R/MEDIAPART lui succède.

Répondre à cet article